dimanche 21 décembre 2008

Bilan sixième semaine

Incroyable, mais nous avons déjà terminé notre mandat! Le temps a passé tellement vite, même si les soirées de travail nous paraissaient souvent interminables!
Nous avons entamé notre dernière semaine avec entrain et motivation, bien décidées à donner tout ce que nous pouvions à nos chers Congolais avant notre départ. Nous avions donc prévu travailler davantage, en faisant des formations en plus de notre quart de travail habituel. Cependant, les problèmes administratifs auxquels nos Congolais font face depuis notre arrivée ici ont freiné notre ardeur et nous n’avons pu donner que 2 formations. C’est aussi bien comme ça, car nous nous étions mis dans la tête d’organiser un petit party d’adieu pour nos Congolais le vendredi, et fidèles à notre habitude, nous y avons mis le paquet. J’y reviendrai plus tard. La semaine a donc été plutôt exténuante : lundi, mardi et jeudi, nous avons été au bureau de 12h à 14h, puis de 17h à minuit. Dans nos temps libres, nous faisions des courses en prévision du party. Il n’y a que mercredi, où nous nous la sommes coulée douce. En effet, Adrian, le boss du Call centre dans lequel nous travaillons, nous a gentiment invitées, Audrey, Chris (notre coloc) et moi à aller à Constantia, une vallée vinicole à quelques minutes de Cape Town. C’était notre dernière semaine de travail à tous les trois, alors Adrian tenait à célébrer notre départ d’agréable façon. Vous auriez dû nous voir, c’est comme si chacune de nous avait rencontré son jumeau : Chris, petit blondinet au taches de rousseur, discret (Audrey dirait secret!), posé, un peu stuck up (du moins en apparence), alors qu’Adrian est un bel homme dans la mi-quarantaine, très sûr de lui, avenant, très charmeur (flirter est son passe-temps préféré), ne passe jamais inaperçu et aime bien faire le clown. Les agents le surnomment Bond, c’est tout dire.
Bref, nous faisions deux belles paires : Chris et moi en avant, Adrian et Audrey en arrière. Les deux passagers arrière étaient plutôt turbulents et prenaient un malin plaisir à taquiner un Chris presque comateux (il n’avait dormi que quelques heures dans toute la semaine) qui tentait tant bien que mal de nous amener à destination. Vraiment, Audrey a rencontré son égal en la personne d’Adrian, et de voir les deux ensemble se lancer la réplique, bavasser et s’asticoter était hautement divertissant pour moi et Chris, qui en a même raté une sortie sur la route! Ce fût une petite escapade vraiment sympathique. Nos deux anglais sont des hommes tout à fait charmants dont nous nous ennuierons sans aucun doute.
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Après avoir goûté quelques vins et pris un délectable repas (le meilleur poisson que j’ai mangé de ma vie!) accompagné d’un excellent pinotage (une variété de vin unique à l’Afrique du Sud) dans un resto super sympa, nous avons pris le chemin du bureau. Disons que nous aurions bien aimé prendre la route vers notre lit, mais il faut ce qu’il faut! Pour les deux derniers jours de la semaine, nous avons été absorbées par l’organisation de notre petit party. Nous voulions faire quelque chose de spécial pour nos Congolais, pour mettre fin en beauté à nos six semaines de collaboration et pour leur faire savoir combien nous les avions appréciés. Nous avons donc entrepris de rédiger un diplôme à chacun pour souligner ce que nous nous rappellerions d’eux. Comme tout ce qui touche la technologie depuis que nous sommes ici, ce fût toute une aventure juste d’imprimer lesdits diplômes, mais nous y sommes parvenues. Le jeudi soir, nous sommes revenues à la maison à 1h avec l’intention de concocter deux plats typiques du Québec pour les faire goûter à nos Congolais : Audrey se chargeait du pâté chinois et moi, du pouding chômeur (un pouding chômeur sans cassonade, mais bon!). Nous avons donc popoté jusqu’à 4h heures, et nous sommes relevées à 7h pour faire les derniers préparatifs. Chris partait le matin-même, alors nous avons pris quelques minutes pour faire nos adieux. À notre retour de nos commissions, notre cher Anglais avait laissé une carte de Noël à notre attention… trop sweet ce mec :)
C’est donc chargées comme des mulets que nous sommes arrivées au bureau. Franchement, même avec les moyens du bord, je crois que nous avions de quoi être fières de notre setting. La petite fête fût un succès et nos Congolais ont semblé réellement beaucoup apprécier. Je ne crois pas qu’il arrive souvent que l’on organise de party pour eux et cette attention les a touchés. Ils nous ont témoigné leur appréciation de toutes sortes de façons : plusieurs nous ont fait des cadeaux (bijoux, objets décoratifs), un autre a cuisiné un plat typique (poisson entier, oseille et foufou) et un autre encore nous a même composé un poème! Vraiment, nos Congolais sont adorables et ils nous manquerons assurément. C’est donc le cœur un peu gros que nous leur avons dit au revoir (ils ne veulent pas entendre parler d’adieux!). Pour noyer notre peine, Adrian nous a amenées prendre un dernier verre en sa compagnie. En voilà un autre dont nous garderons de bons souvenirs. Audrey et moi ne le portions pas vraiment dans notre cœur au début, surtout parce qu’il représentait à nos yeux le méchant boss qui s’enrichit sur le dos de ses employés, mais avec le temps, nous avons appris à l’apprécier et à comprendre son point de vue. Il y a toujours deux côté à une médaille…
Bref, vendredi a été une journée forte en émotions. C’est étrange d’avoir tissé tous ces liens, de nous être attachées à tous ces gens, puis de dire au revoir, en sachant fort bien qu’il y a peu de chances qu’on les revoit. L’ironie dans tout ça, c’est que c’est dans les derniers moments, alors que les adieux sont imminents, qu’on dirait que les liens se renforcent, que chacun montre le meilleur de lui-même, comme si on voulait profiter des derniers instants pour garder de bons souvenirs. Nous espérons avoir laissé une aussi belle impression dans la tête et le cœur des gens que celle qu’ils ont laissée dans les nôtres.

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